Après une pause nécessaire cet automne, dans la foulée de la dernière épreuve de sa saison 2022 - la Solitaire du Figaro qu’elle a bouclée avec panache à une belle 8e place, signant au passage un podium d’étape qui restera à jamais gravé dans l’histoire de la course -, Élodie Bonafous est d’ores et déjà pleinement focalisée sur l’année 2023. Une année dont le calendrier a été annoncé lors du Nautic de Paris, et qui va notamment s’articuler autour de la Transat Paprec en double mixte, puis la fameuse Solitaire. Une année riche que la skipper du Groupe Quéguiner, qui affiche naturellement des ambitions toujours plus fortes, commence à préparer dès à présent avec l’objectif d’être performante d’entrée de jeu, sans passer par la case « remise en route ».
Attaquer 2023 d’emblée en mode « performance »
« Après la Solitaire du Figaro, fin septembre, j’ai pris le temps de faire le point et de débriefer par écrit sur l’ensemble de ma saison dans le but de préparer le travail de l’année 2023 assez tôt, c’est-à-dire avant l’hiver », commente Élodie Bonafous qui a donc posé les choses afin de définir au mieux ses objectifs prioritaires pour la saison à venir. « Je suis super contente de mon année 2022. Elle a un peu démarré en demi-teinte mais j’ai su relever la barre, prendre mes repères dans ce nouveau projet porté par le Groupe Quéguiner, assumer mes nouvelles responsabilités et ainsi gagner en autonomie », a détaillé la navigatrice qui a, de fait, monté doucement mais sûrement son niveau de jeu au fil des mois avec, à la clé, une 9e place au Championnat de France Elite de Course au Large 2022, mais aussi et surtout une prometteuse 8e place dans la Solitaire du Figaro avec, en prime, un éclatant podium dans la dernière étape entre Royan et Saint-Nazaire. Une performance que seule une autre femme avait accomplie avant elle : la Britannique Clare Francis, en 1975.
Anticiper au maximum
« Le fait de terminer sur une très bonne note m’a clairement permis d’embellir ma saison tout entière et de clôturer l’année de façon hyper positive. Cela m’a clairement mise dans une bonne dynamique pour la suite. Je suis surmotivée et d’ores et déjà à fond pour 2023 ! », assure la skipper du Groupe Quéguiner qui a marqué une courte pause en octobre pour recharger pleinement ses batteries avant de rattaquer dare-dare. « Je me suis remise au boulot très rapidement. La première épreuve de la saison prochaine est prévue dès la mi-mars, soit un mois plus tôt que cette année. J’ai fait le choix de vite remettre mon bateau à l’eau pour naviguer. Cette période est idéale pour travailler sur des objectifs individuels, à la fois sur le plan technique et logistique. Tout ce que je peux faire en avance, avant qu’il ne fasse trop froid, je le fais », détaille Élodie qui se concentre notamment sur la prise en main de son nouveau pilote automatique, multiplie autant que possible les sorties en mer et partage, à l’occasion, quelques entraînements avec l’Irlandais Tom Dolan, l’un des autres gros bras du circuit. « L’idée, c’est vraiment que je sois hyper prête en janvier et que je puisse ainsi tout de suite rentrer dans un mode « performance », sans passer par le mode « remise en route » », souligne la Finistérienne.
Réussir à rester concentrée sur l’essentiel
Dans les grandes lignes, la saison prochaine va s’articuler autour de cinq épreuves parmi lesquelles la Transat Paprec puis la Solitaire du Figaro, deux objectifs majeurs pour la navigatrice. « Le programme s’annonce bien chargé. Il va commencer très tôt puis va s’enchaîner très vite », note Élodie dont les ambitions sont légitimement de plus en plus fortes après déjà trois années sur le circuit. «Je vise le Top 5 sur l’ensemble des courses mais c’est toujours difficile pour moi de parler de chiffres et de résultats. Mes premiers objectifs resteront de continuer d’élever mon niveau de jeu et de rester concentrée sur moi-même. D’être à mon écoute sans me laisser perturber par les autres », rappelle la skipper qui sait que c’est là que réside l’une des clés de la performance pour ce qui la concerne. « Sur la Transat Paprec, qui va se jouer en double mixte pour la première fois, je pense avoir une carte à jouer pour le podium. Je ne sais pas encore à quel marin je vais faire appel pour m’épauler mais ce qui est certain, c’est que je vais chercher quelqu’un qui, comme Corentin Horeau ou Alexis Loison précédemment, aura des choses à m’apporter pour continuer d’avancer et de progresser. La Solitaire va rester très disputée, même si des gens comme Tom Laperche et quelques autres ne sont plus présents sur le circuit. Rentrer dans le Top 5, ce serait vraiment génial et j’aimerais évidemment beaucoup réitérer la performance de signer un podium d’étape mais je garde la tête froide car ce sont de sacrés défis », termine Élodie Bonafous